Homélie de S.E. Mgr. Claudio Gatti du 1 octobre 2007
1ère Lecture: Nb 11:25-29; Psaume 18; 2ème Lecture: Jc 5:1-6; Evangile selon st. Mc 9:38-43, 45, 47-48
La première lecture extraite de l'Ancien Testament et le passage de l'Evangile dont nous savons tous qu'il appartient au nouveau Testament, sont comme les deux faces d'une même médaille. Bien qu'ayant été exprimée à des époques différentes, que séparent de nombreux siècles, la Parole de Dieu met en lumière, dans les deux cas, une vérité concernant toute l'Eglise ainsi que nous. Le concept qui émerge de ces deux lectures doit être approfondi. Dieu, dans l'octroi de ses dons, de ses charismes, agit indépendamment de la volonté ou des règles humaines. Ceci est manifeste et ressort clairement de ces deux lectures: Dieu, a en effet, également accordé ses dons à des personnes n'entrant pas dans certaines catégories, comme ces deux personnes qui, appartenant au peuple juif, sont encore en errance, avant d'entrer en Palestine; en effet, n'ayant pas pénétré dans la tente comme cela était prescrit, ils n'auraient pas dû faire partie de ceux gratifiés par Dieu du don de prophétie. Quelle surprise? Dieu honore aussi ceux qui n'étaient pas allés prophétiser au nom du Seigneur. Les autres, au lieu d'éprouver de la joie, de l'espérance et de la sérénité, parce que Dieu agit librement et sans aucune contrainte, ressentent de la jalousie. Et c'est la parole de Moise qui nous répond et nous fait comprendre: "Moi, si jamais, je devais être jaloux, parce que d'autres ont le don que j'ai et participent à ce don, pourquoi êtes-vous jaloux du moment que vous ne l'avez pas et que d'autres l'ont ?" On découvre ici la jalousie, le désir des choses que possèdent les autres, et dès l'instant que l'un ne possède pas ces dons, il éprouve de l'amertume, de la tristesse, et devient parfois méchant et contre qui se déchaîne sa méchanceté? Contre ceux qui possèdent ces dons. La jalousie ne se déchaîne pas contre ceux qui n'ont pas ce que tu désires, mais contre ceux qui ont ce que tu aimerais avoir et de là vous voyez que de cette loi, de cette constatation, vous pouvez déduire tout ce que vous voulez et parviendrez certainement aux mêmes conclusions. Si le fruit de l'enseignement de Dieu dans l'Ancien testament ne suffît pas, la Parole de Dieu dans le Nouveau Testament nous donne à nouveau la réponse. Ceux qui ont choisi ces lectures ont vraiment fait un choix judicieux, lucide et providentiel. Nous nous trouvons ici avec les apôtres et Jean, le protagoniste, démontre ce sens de l'appartenance. Jean se sent appartenir à un groupe bien défini, dont tous les membres on été appelés un par un par le Seigneur. Au cours de certaines de ses missions, Jean a expérimenté la puissance de la Parole du Seigneur. Lui et les autres apôtres ont chassé les démons et accompli des prodiges au nom du Christ. Et quel est son étonnement auquel se mêle l'envie? C'est de constater qu'une autre personne n'appartenant pas à leur groupe, à leur cercle, donc n'étant pas un des douze, un de ceux appelés par le Christ, exerce un pouvoir, non en son propre nom, mais au nom du Christ, du Messie, au nom de celui que les apôtres ont reconnu comme étant le Messie et Fils de Dieu. Nous ne connaissons pas son nom, mais cet homme ne faisait probablement pas partie de l'entourage des disciples, ou de celui des sympathisants du Seigneur, mais était de l'extérieur et avait certainement entendu dire que Jésus avait fait des choses merveilleuses, des miracles, chassé des démons en disant "Je te l'ordonne, sort de cet homme". Et alors, cet homme, resté quand même inconnu, fait de bonne foi la même chose, mais je le répète et le souligne, il le fait en se référant à l'autorité du Christ et au nom du Christ. Les apôtres s'en étonnent. Jean dont la confiance est un peu plus grande, va donc trouver directement le Seigneur et lui raconte ce fait avec stupeur mêlé à un peu d'envie; l'Esprit Saint n'est pas encore descendu sur eux, ils ne sont pas encore remplis de la lumière et de la grâce divine, mais sont encore dans la phase de préparation, d'enseignement et de maturation. Comment Jésus réagit-il? Il ne prend pas la défense de Jean, ne lui donne pas raison, bien qu'il soit le disciple qu'Il aimait, mais donne raison à l'autre, car son discours est très clair: si cet homme chasse les démons en mon nom et autorité, il ne peut certainement pas dire ensuite du mal de moi, parce que ce serait une contradiction. Chasser d'abord les démons au nom de Jésus et offenser ensuite ce nom? Comprenez- vous donc le discours fait par le Seigneur? Et quelle en est la conclusion? Celui qui n'est pas contre nous est pour nous, ou avec moi ou contre moi, mais on peut être avec le Seigneur de différentes façons, il n'est pas nécessaire de suivre toujours le même chemin, un chemin unique. Ce que je vais dire maintenant sera probablement considéré comme une hérésie par les bien pensants, qui ne sont pas assis parmi nous mais ailleurs, mais croyez-vous que le salut, aller au Paradis soit uniquement la prérogative des catholiques? Non! Tous ceux, même non catholiques ou chrétiens, qui vivent honnêtement leur religion, leur foi, et honorent la loi naturelle, la loi positive, même si elle est faite par des hommes et ne s'oppose pas à la loi naturelle, iront au Paradis et j'en ai souvent eu confirmation; la dernière fois c'était lorsque j'ai dressé la liste de ceux qui monteraient du Purgatoire au Paradis, quand le Seigneur rappellerait Marisa auprès de Lui. Je sais avec certitude, parce que cela m'a été dit, que parmi ces personnes, il y aura pas seulement des catholiques, mais aussi des musulmans; si celui qui se montrera d'ici peu à Saint Pierre, l'entendait,... Il y aura aussi des membres d'autres religions, parce que Dieu va là où les hommes n'accèdent pas: "Avec moi ou contre moi". Si quelqu'un n'est pas clairement opposé au Christ et s'efforce donc de rester honnête et droit, de ne pas faire souffrir les autres, il pourra se sauver. Le décalogue contient donc des lois qui appartiennent à toutes les races et religions. Si quelqu'un ne fait pas souffrir les autres, agit avec droiture, accomplit ses devoirs d'époux, de père, d'épouse, de mère, d'enfant, de célibataire, quelle que soit la confession à laquelle il appartient, s'il fait bien tout cela, pourquoi ne devrait-il pas aller au Paradis du fait qu'il n'est pas chrétien? Pourquoi ne devrait-il pas aller au Paradis s'il n'est pas catholique? C'est certain qu'il y ira! C'est pourquoi je dis: j'aimerais que tout ceci puisse être entendu également par celui qui se montrera d'ici peu à Saint Pierre. Dieu est amour et n'a pas de limites, Dieu est liberté et n'a pas de lois pouvant Le paralyser. Dieu a appelé les hommes dans l'Ancien Testament, au début du Nouveau Testament et continue de les appeler dans le Nouveau Testament et qui es-tu pour t'opposer à l'appel de Dieu? Dieu appelle sans tenir compte de la culture, fortune, race et religion. Dieu appelle qui Il veut et si ceux qui sont chargés de diriger et gouverner n'arrivent pas à le comprendre ou ne l'acceptent pas, ils ne sont pas dans la vérité, parce qu'ils la combattent et combattent même Dieu, parce que s'opposer aux oeuvres de Dieu, revient à s'opposer à Lui. Et alors, quel que soit leur niveau d'autorité, les pouvoirs qu'ils détiennent et les postes qu'ils occupent, les terribles imprécations de l'apôtre Jacques contre les riches retentissent pour eux: "A vous maintenant, riches,' Pleurez et gémissez à cause des malheurs qui viendront sur vous. Vos richesses sont pourries et vos vêtements sont rongés par les teignes. Votre or et votre argent sont rouillés et leur rouille s'élèvera en témoignage contre vous, et dévorera vos chairs comme un feu. Vous avez amassé des trésors dans les derniers jours. Voici, le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs et dont vous les avez frustrés, crie, et les cris des moissonneurs sont parvenus jusqu'aux oreilles du Seigneur des armées. Vous avez vécu sur la terre dans les voluptés et les délices, vous avez rassasié vos coeurs au jour du carnage. Vous avez condamné, vous avez tué le juste qui ne vous a pas résisté". Vous pouvez maintenant remplacer ces expressions par d'autres similaires: les puissants, ceux qui détiennent le pouvoir, ceux qui abusent de leur pouvoir, ceux qui accumulent argent et biens, ceux qui tirent profit de leur pouvoir pour s'enrichir, et bien même leurs richesses pourriront, et leur pouvoir sera détruit. Ils auraient dû donner aux pauvres et ne l'ont pas fait, ils auraient dû exercer leur pouvoir pour défendre les faibles et les persécutés et ne l'ont pas fait, alors pour eux, la condamnation est certaine et ils ne peuvent être préservés du fait qu’ils sont prêtres, évêques et cardinaux. Se dresser contre l'homme et surtout s'opposer à celui appelé par Dieu à remplir une mission au sein de l'Eglise, équivaut à s'opposer à Dieu et pour ceux-ci, quelle que soit la couleur de l'habit qu'ils portent, les terribles paroles de Dieu retentissent: "Gare à eux, gare à eux". Voilà, il est préférable d'être petits, parce que les petits sont défendus. Qui sont en fait ceux qui font scandale? Ce sont habituellement les grands, les riches, les puissants, ceux qui détiennent le pouvoir. Que signifie créer du scandale? Empêcher les autres, surtout en faisant usage de son autorité, de faire du bien, empêcher les autres de profiter des oeuvres de Dieu accomplies directement ou par l'intermédiaire de ceux qu'Il appelle. Pour eux, les paroles du Seigneur retentissent terriblement: si quelqu'un scandalisait un de ces petits enfants qui croient, et les enfants dont parle Jésus ne sont pas des enfants, mais les disciples suivant le Christ, dépourvus de pouvoir, d'argent, de culture ou d'autres relations importantes. Ce sont les petits, nous sommes les petits. Et bien, pour ceux qui nous empêchent à nous les petits de faire le bien, les paroles du Seigneur sont terribles: "II vaudrait mieux pour lui qu'on lui mît au cou une grosse meule de moulin et qu'on le jetât dans la mer". Ce sont les paroles du Seigneur, ce sont les paroles du chef et fondateur de l'Eglise, ce sont les paroles du Fils de Dieu, ce sont les paroles de Dieu, je ne les invente pas. Tous ceux que vous avez rencontrés sur votre chemin et qui vous ont découragés ou empêchés de suivre la voie du Seigneur, se trouvent dans cette situation. Malheureusement, beaucoup ont été scandalisés, ont subi le scandale, ont été librement empêchés avec leur consentement de suivre le Christ. Ceux qui l'ont fait, qui ont créé le scandale, seront sûrement réprimandés par Dieu et Dieu ne veut pas la condamnation. Assurément, ceux qui les ont empêchés de s'approcher de Dieu, seront condamnés et subiront une terrible punition, un châtiment qui s'appelle l'enfer la Géhenne"où le ver ne meurt point et où le feu ne s'éteint point" (Mc 9:48).
Clarifions encore une fois ce que sont ces images prises par le Seigneur de situations présentes sous les yeux de tous: la Géhenne était une vallée où l'on jetait les ordures répugnantes et puantes, que l'on brûlait pour prévenir leur décomposition; c'était donc un lieu dégoûtant, écoeurant et vraiment répugnant. Mais l'enfer est bien plus terrible que le feu, l'Enfer est le refus conscient et libre d'adorer Dieu et ce refus génère une souffrance sans égal et que nous ne pouvons pas imaginer, et je vous souhaite de ne pas en faire l'expérience. Vous ne voulez pas en faire l'expérience? Alors suivez le Christ, suivez ses enseignements, suivez ceux qui aiment vraiment au nom du Christ, et votre route sera alors droite et vous conduira directement dans les bras de Dieu.
Je ne peux conclure en ne rappelant pas, aussi pour nous membres de cette communauté un bel anniversaire doux et important: Je n'emploie pas le conditionnel, d'autres diraient peut-être à ma place: "Si grand-mère Iolanda vivait encore, aujourd’hui, même si son anniversaire n'est que demain, nous la fêtons aujourd'hui et elle aurait aujourd'hui 100 ans". Je vous dis: "Grand-mère Iolanda est vivante et fête aujourd'hui ses 100 ans". Vous l'avez entendue, Dieu avait promis quelle parlerait et je l'avais demandé à Dieu, au moins cela. C'est aujourd'hui un moment dur et difficile pour nous et vous l'avez aussi entendu dans ce message. C'est un moment où à toute la fatigue, l’amertume et la souffrance passées vient s'ajouter de nouveau une préoccupation, une incertitude, une incapacité de prendre une décision et c'est de nouveau une cause de souffrance. Vous avez entendu que la Madone a demandé de prier pour Marisa, afin qu'elle ait la force de continuer sa mission si dure et si pénible et de prier pour l'Evêque; alors faites-le, c'est aujourd'hui impératif de faire exactement cela. Je me remets entre vos mains et j'y remets aussi Marisa, et nous la confions tous à grand-mère Iolanda, notre maman, notre grand-maman, celle qui est proche de nous tous les jours. Je peux vous dire qu'hier, elle et la Mère de l'eucharistie qui nous sont réellement proches et se manifestent en permanence, ont pleuré plusieurs fois et longuement sur Marisa et l'Evêque; ceci est pour vous dire que je n'exagère pas, que je ne mendie pas des choses inutiles, que je vous ouvre mon coeur et vous dis les choses comme elles sont et, si la Madone qui est ici, si grand-mère Iolanda qui est ici, ont pleuré, cela signifie que la situation est vraiment pénible, parce que c'est une situation qui semble ne vouloir jamais prendre fin, c'est une souffrance qui a généré encore plus de souffrances et qu'on ne peut arrêter. La Madone a dit hier, "Vous êtes appelés à cela", mais nous sommes aussi fatigués. Je sais que Dieu ne donne jamais de souffrances supérieures à celles que nous pouvons supporter, mais quand on a le terrible sentiment de n'avoir plus aucunes forces, qu'on se sent quasi paralysés par la fatigue, croyez-moi, passer la journée devient vraiment difficile. Mais faisons comme l'a dit la Madone, tournons nos yeux vers le Père et crions pour qu'Il nous vienne en aide. Comme cette année lorsque j'ai dit : "Mon Dieu, mon Dieu, où es-tu?" et qu'Il a répondu: "Je suis près de toi et tu ne le remarques pas". La Madone a dit la même chose: "Je suis près de toi, je suis à tes côtés". C'est terrible parfois d'avoir le sentiment que Dieu n'est pas là, que la Madone n'est pas là, que grand-mère Iolanda n'est pas là, que Jésus n'est pas là, alors qu'ils sont là; Dieu le Père et la Maman étaient aussi auprès du Christ au jardin de Gethsémani, mais Lui pleurait et criait : "Eloigne de moi cette coupe". Il est Dieu et ajoutait toujours: "Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté qui advienne, mais la tienne". Le dire pour moi, signifie faire d'immenses efforts, oui je le dis: "que Ta volonté soit faite" mais, croyez-moi, cela me coûte énormément et pèse lourdement sur moi; c'est pourquoi j'ai besoin de vos prières, nous avons besoin de votre aide, nous avons besoin de vous sentir proches de nous, mais pas par des coups de téléphone ou autres moyens humains, non ce dont nous avons besoin c'est de vous sentir proches de nous, ce qui signifie rencontrer une personne souriante, disant des mots affectueux ou faisant quelque chose. Voilà, faites-le, parce que nous en avons besoin.
Loué soit Jésus Christ.